On entend souvent dire que l'apprentissage d'une langue, en l’occurrence l'anglais -pour le bien de cet article- se passe en plusieurs étapes :
- Une première étape de progression hallucinante
- Une deuxième étape de stagnation
- Une troisième étape où l'on progresse tranquillement mais sûrement.
- Dernière étape on est parfaitement bilingue après quelques années de lecture, de pratique, de show tv, ...
Pour les enfants, il semble que le schéma soit un peu le même (d'après le corps enseignant de l'ancienne école de Bouss') :
- Première étape : les enfants enregistrent mais ne parlent pas. Il ne faut pas s'inquiéter le magnéto est en marche. D'où l'intérêt de les faire regarder les "mastodontes" de la tv : Dora, Peppa Pig, ... ou de passer des heures au parc les laissant s'amuser avec les autres.
- Deuxième étape : les enfants ne veulent que parler l'anglais (à la maison y compris). Il appartient donc aux parents de faire attention afin de préserver la langue maternelle. En ce qui me concerne, les garçons sont tranquilles.
- Dernière étape : les enfants font bien la distinction et parlent les deux langues en "switchant" magnifiquement bien entre les deux langues laissant leur pauvre "Desperate HouseMom" dans les méandres de la stagnation. Je ne sais pas si vous avez déjà été témoin de ce genre de situation mais c'est impressionnant. Je ne parle pas du mot anglais qui s'intègre dans une phrase française, noooooooooonnnnnnnnnnn ! Je parle du petit garçon de 5 ans qui parle anglais ou français en fonction de son interlocuteur au cours de la même conversation. Quelle satisfaction pour les parents!
Petit point : il faut savoir que la lecture fait partie intégrante de l'acquis pour la simple et bonne raison que le cerveau ne fait pas qu'enregistrer mais assimile, comprend, réfléchit. Si bien qu'un enfant parlant parfaitement l'anglais et qui quitte les US avant le stade de la lecture perdra plus facilement son acquis au fil du temps s'il ne continue pas à pratiquer la langue. Pas de panique, car ce petit filou dévoilera une aisance écrasante au réapprentissage de cette même langue voire même à l'acquisition d'une troisième. Le cerveau est un disque dur, il ne faut pas l'oublier.
N'étant psychologue que de mon Etat, lorsque j'ai commencé à rédiger cet article, ce n'est pas forcément ce que je voulais vous racontez ; si bien qu'à ce stade je n'ai toujours pas de titre et encore moins de conclusion. Je ne vais tout de même pas continuer à me défiler en vous souhaitant une bonne semaine à chaque fois. Quoique ;-)
Voilà ce que je voulais vous dire :
Ma voisine et amie Marie me l'avait dit. Marie est une expatriée. Tout comme moi, elle a fait des études juridiques. Tout comme elle je vais certainement devoir renoncer à ce droit ;-(. Selon ses dires, son niveau d'anglais était équivalent au mien [Je ne sais pas comment je dois le prendre, mais comme je ne suis pas susceptible sur ce point enfin sauf lorsque je me mets à pleurer dans la rue priant pour ne croiser personne...].
Quelques mois après son arrivée elle s'était retrouvée dans un "fast food" face à un homme qui lui parlait et dont elle n'avait absolument rien compris !!!! Avec le recul, elle expliquait que sans doute, il lui avait juste demandé s'il pouvait prendre la chaise libre à côté d'elle, va savoir, elle ne le sait pas. Toujours est-il que cela l'avait anéanti. Pour la simple et bonne raison, qu'elle pensait être à l'aise après des heures et des heures de cours d'anglais. Elle avait eu la chance d'avoir été tirée au sort par un organisme à NYC qui proposait des cours d'anglais gratuit pour une partie de ses étudiants. Je ne sais pas si cela existe encore. Aujourd'hui, elle est parfaitement bilingue et croque la grande pomme avec plaisir et comme beaucoup d'expat, si la question du retour en France reste un sujet de réflexion, elle se sent bien dans cette vie.
Lorsqu'elle m'a raconté cette histoire en me servant un verre de vin (?) je me suis demandée quand est-ce que ce moment m'arriverait. Voilà c'est fait ...
Il y'a quelques jours, je me suis retrouvée en larmes dans la rue, téléphone à la main expliquant à mon mari -je parle bien d'OH- que j'avais dû payer plus cher une prestation pour la simple et bonne raison que je n'avais pas compris un mot. Il m'était alors impossible de revenir sur le malentendu, le choix ayant été fait.
Pour lui, il n'y avait pas de raison de me mettre dans cet état, l'important étant de m'être fait plaisir - c'est mon mari - ! Certes, mais au bout de 6 mois d'anglais intensif ça fait mal. Ça m'a ANEANTI ! Sans doute qu'il y'avait un trop plein, de la fatigue accumulée, je ne sais pas. Je me suis sentie nulle à c...r. Envie de tout abandonner. Envie de renoncer.
Je prends la mesure de l'état de Bouss'. Le gouffre dans lequel il était, même si je ne l'ai jamais sous-estimé. Je sais le désarroi dans lequel j'ai confronté mon mari qui a dû se dire que tout cela c'était de sa "faute". Je le dis souvent, il n'est pas facile d'être celui pour qui on lâche tout (je sais aussi avoir promis un article à ce sujet). Je crois qu'il doit se dire qu'il a une épée de damoclès au dessus de la tête. Qu'il ne s'inquiète pas, ce rêve je continue de le partager avec lui [petit message perso]. Voir le verre à moitié vide fait partie intégrante de l'expatriation ;-). Alors si cela t'arrive, pense à mon amie Marie.
Conclusion : J'ai également vu ce même verre à moitié plein. Mots pour Maux...